samedi 31 décembre 2011

1973 - Les Tuniques Bleues - Outlaw


Contre toute attente, Yankee et Confédérés unissent leurs forces pour lutter contre des bandes de hors la lois indiens et mexicains qui parasitent les hostilités. Du côté Nordiste, Blutch et Chesterfield seront désignés volontaires pour infiltrer l'une de ces bandes. Il découvriront des trafics en tout genre qui dépasseront de loin ce qu'il avaient imaginés.

Outlaw est le quatrième album des Tuniques Bleues, dernier dessiné par Louis Salvérius co créateur de la série avec Raoul Cauvin. Ce dernier décédera brutalement en mai 1972, après avoir achevé la planche 36. Willy Lambil terminera l'album in extremis et prendra la relève pour la suite de la série.
Les "Tuniques Bleues" furent créée par chez Dupuis afin de combler le vide laissé par le départ de Lucky Luke pour Dargaud en 1968.
Si, à cette époque, le style n'avait pas encore tout à fait trouvé sa vitesse de croisière, le scénario et la mise en scène restent diablement efficaces. On ne s'ennuie pas une seconde et on sera surpris de l'empathie que génèrent l'action et les personnages.
Les dessins de Salvérius possèdent un aspect plus cartoon que ceux de Lambil. On sent toutefois une mise en scène très inspirée par les westerns publiés à cette époque tels Blueberry de Giraud, Jerry Spring de Jijé ou même... Lucky Luke.
"Outlaw" est l'un des rares albums ou les personnages apparaissent en civil durant la quasi totalité de l'histoire. 
De l'équipe de quatre qu'ils étaient au départ, Blutch et Chesterfield sortent désormais du lot. Leurs personnalités, quoique déjà bien esquissées n'ont pas encore leur forme définitive, même si leurs célèbres joutes verbales nous promettent quelques moment de bravoure.

Pour l'anecdote, la reprise des sept dernières planches par Lambil génèrera une toute petite incohérence. En effet le personnage présenté au début du récit comme étant le général Kustler, semble perdre son identité à la fin. A la fin de l'album, le même général mentionnera le fameux Küstler comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre

Je recommande donc la lecture de cet album qui constituera une charmante surprise pour ceux qui souhaiteraient redécouvrir cette période préliminaire d'une des plus grandes séries contemporaine de bd franco belge.

Outlaw - Lambil/Cauvin - Editions Dupuis 1973

1934 - Popeye - Strong to the finish


vendredi 30 décembre 2011

1987 - Les Tuniques Bleues - Bull Run

 

Paru en octobre 1987, Bull Run retrace l'épisode tragique de la bataille du même nom au cours de laquelle le Sud infligea par surprise une cuisante défaite au Nord.

Une fois de plus, les aberrations de la guerre sont pointées du doigt à travers la peinture de Yankees arrogants au point de faire venir leur famille assister à leur victoire sur le champs de bataille.
Dans son livre d'entretien paru en 2003, Lambil citera toujours cet album comme le symbole de son apogée artistique. Il déplorera par la suite ne jamais avoir retrouvé la virtuosité graphique qu'il possédait à cette période. Ces propos n'engagent que leur auteur et l'examen des albums suivants pourra nous laisser penser que ce dernier n'a jamais perdu la main.
Toutefois Bull Run reste d'une évidente complexité visuelle, ne serait-ce que par le nombre d'intervenants présents dans chaque case. La retranscription des scènes de foule civile et militaires sont d'une incroyable richesse. Malgré cela, l'album semble avoir été réalisé dans des délais comparables aux précédents (à en croire les dates de dépots légaux).
Le scénario et les dialogues sont parmi les plus drôles de la série. La mécanique du duo antagoniste Blutch/Chesterfield fait des étincelles. Mention spéciale pour Blutch, qui, le temps de quelques planches retrouvera son ancien métier en se portant volontaire pour servir des rafraichissements au public durant la bataille. Son bonheur fait réellement plaisir à voir. C'est le coeur pincé, que l'on assistera à sa récupération par Chesterfield à l'issue d'une permission bien méritée.

Bull Run est donc une véritable réussite, un album majeur de la collection. Il serait d'ailleurs temps que médias et presse spécialisée rendent à Lambil la considération qu'il mérite à travers sa participation à cette oeuvre de divertissement colossale que représente Les Tuniques Bleues.

Bull Run - Lambil/Cauvin - Editions Dupuis 1987

jeudi 29 décembre 2011

1959 -Tintin Belvision - L'Ile Noire



mardi 27 décembre 2011

1954 - Spirou et Fantasio - La Mauvaise Tête


Fantasio est accusé de vol. Les preuves sont accablantes. Spirou découvrira vite la vérité, mais devra lui même échapper aux autorités afin de parvenir à prouver l'innocence de son ami à temps.

"La Mauvaise Tête" est la huitième aventure de Spirou et Fantasio écrite et dessinée par Franquin. Il s'agira du dernier album où ce dernier laissera évoluer le scénario sans la moindre préparation, au gré de son inspiration du moment.
L'histoire se passe en grande partie dans le sud de la France que l'auteur venait de découvrir, et où il possédera plus tard une villa.
Le ton se veut ici plus policier que dans les épisodes précédents. En relisant le tout, on sera surpris d'être tenu en haleine des les premières pages. L'atmosphère sombre et anxiogène des couleurs de la première partie y est sans doute pour beaucoup. 
Le rythme de l'ensemble est très dynamique. A cette période, Franquin cherchait à donner une dimension plus active et romanesque à Spirou. Celui ci bondit, court et s'échappe de toutes les situations pour prouver l'innocence de Fantasio.
Zantafio, le cousin maudit, revient définitivement dans la peau du méchant après quelques hésitations au cours des albums précédents.

Dans ses entretiens à NUma Sadoul, Franquin avouera détester la couverture, qui reste pourtant fort amusante et originale. Il considérait avoir mal retranscrit graphiquement l'effet produit par un masque de latex gonflé à bloc. A ce propos, le dessin des yeux de ce fameux masque à la fin de l'album lui aura suscité de nombreuses questions. 
L'album reste célèbre pour la séquence de fuite à vélo, au coeur d'une étape de montagne du tour de France. Franquin ne pratiquait pas ce sport, ce qui ne l'a pas empêché de superbement réussir ce passage.

Pour l'anecdote, le titre manqua d'être modifié au dernier moment. L'éditeur redoutait que le terme "Mauvaise" soit préjudiciables aux ventes. L'anecdote se répétera sur le 11e album, "Le Gorille a bonne mine" baptisé à l'origine, "Le Gorille a Mauvaise mine"
On notera enfin que ni Champignac, ni le Marsupilami n'apparaissent dans cette histoire.

La Mauvaise Tête - Franquin - Editions Dupuis 1954

lundi 26 décembre 2011

1959 - Tintin Belvision - Le secret de la Licorne

A partir de 1959, le Studio Belvision adapta pour la télévision sept albums de Tintin. Les épisodes étaient divisés en parties de 5 mn précédées d'un résumé. Les scénarios prenaient beaucoup de liberté avec les originaux.

Voici dans son intégralité, "Le Secret de La Licorne":


Les intégrations ayant été désactivées pour ces vidéos, je n'ai d'autre choix que de vous présenter les liens qui vous y conduiront.


http://www.youtube.com/watch?v=y7e-u_25zn0&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=zrFnjLnhjSU&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=HDyqgcfFY5g&feature=relmfu



vendredi 23 décembre 2011

1990 - Blake & Mortimer - Les trois formules du professeur Sato 2


  

Suite à la capture de Sato et Mortimer par Olrik, Blake, que son camarade avait réussi à joindre entre temps, débarque à Tokyo plus tôt que prévu. Il sera pris en chasse par les sbires d'Olrik et devra faire face à un androide Mortimer destiné à l'éliminer.

Tout le monde s'accorde sur le fait que Bob de Moor était un homme aussi doué que charmant. L'ancien décoriste d'Hergé a t'il eu raison d'accepter cette reprise ? Rien n'est moins sûr.
Ce projet inquiétait beaucoup Bob de Moor. Jacobs, de son vivant, l'avait déjà sollicité pour terminer les dessins, mais celui ci avait refusé. A sa mort en 1987, la maître avait laissé un scénario entièrement découpé qu'un successeur n'avait plus qu'à suivre à la lettre. Sollicité à nouveau par ses héritiers, De Moor finit par relever le gant en 1988.
Bob de Moor avait poussé le mimétisme à proposer de travailler avec les outils (papier plume et pinceaux) que son ami avait prévu d'utiliser pour la réalisation de l'album. Il se servira finalement son matériel habituel.
De Moor basera ses dessins sur les propres photos de pause prises de Jacobs pour chaque case. Hélas, la corpulence d'Edgar à la fin de sa vie n'était plus la même que celle de ses personnages, ce qui posera de nombreuses difficultés au dessinateur. Blake est le personnage le moins réussi, à l'inverse d'un Olrik  magistral.
A la sortie de l'album, le grand Bob a subi des attaques d'une violence inouïe et d'une grande injustice de la part d'une certaine intelligentsia. Beaucoup lui reprochèrent de ne pas être Jacobs, ce que personne ne pouvait exiger de lui. Il est d'ailleurs amusant que certaines critiques aient appuyé sur la mauvaise qualité de son découpage sans savoir qu'il n'était pas de lui.

Quoi penser donc de cet ouvrage ? Certes Sato 2 n'est pas le meilleur Blake et Mortimer, loin s'en faut. Si le scénario et le dessin souffrent de quelques faiblesses, l'ensemble reste d'excellente facture et l'on ne boudera  pas son plaisir.
Enfin, on aura envie de remercier Bob de Moor d'avoir eu le courage de se mettre en danger, afin d'offrir à des milliers de lecteurs le bonheur de voir s'achever la dernière symphonie du maître Jacobs.

Les Trois Formules du Professeur Sato tome 2 - Editions Blake et Mortimer 1990

mercredi 21 décembre 2011

1977 - Blake & Mortimer - Les 3 formules du professeur Sato

Dernier album publié du vivant de Jacobs, le premier tome des "Trois formules du professeur Sato" parut dans le journal de Tintin entre 1970 et 1972.
L'histoire marque le retour de l'auteur à une certaine forme de science fiction. Le style plus policier de "L'Affaire du Collier" son précédent opus avait, de son propre aveu, déçu ses lecteurs.
Retour à la science fiction donc, dans un Japon partagé entre tradition et modernité. L'atmosphère de ce pays, dont la culture ancestrale devait s'adapter à l'une des immense rapidité de développement, est fort bien retranscrie. Les courbes de la végétation sont cassées par le côté rectiligne des nouveaux hôtels et autres trains rapides.
Jacobs basait ses dessins sur une documentation hyper rigoureuse. Sa maniaquerie était telle, que son travail fut bloqué trois semaines dans l'attente de photos de poubelles Japonnaises. Cette anecdote bien connue amusait beaucoup ses confrères.
Tandis qu'il dessinait son histoire, Jacobs était hanté par l'idée que la technologie quasi fictive dont il faisait état dans son livre, fusse dépassée à la sortie de l'album. Après avoir vu Star Wars, il s'écriera d'ailleurs: "Quel film formidable ! Moi, à côté, je fais de la science fiction de Papa".

A sa sortie, ce premier tome connut un succès mitigé. Certains critiquèrent le manque d'inspiration d'un auteur ne sachant plus quoi inventer pour surprendre ses lecteurs. Qu'importe ! Le tome 2 serait mis sur les rails aussitôt le premier achevé. Hélas, à partir de 1975, des soucis de santé suivi du décès de sa femme causèrent à Jacobs d'importants retards dans son travail. Il parvint néanmoins à achever son scénario et un découpage complet avant de décéder à son tour le 20 février 1987. 
"Les Trois formules du professeur Sato" devait rester une symphonie inachevée, jusqu'à ce que son ami Bob de Moor n'accepte de reprendre le flambeau et achever le second album.(voir)

Les Trois Formules du Professeur Sato - Editions Blake et Mortimer 1977

lundi 19 décembre 2011

1979 - Astérix chez les Belges


De retour en Gaule, certaines légions romaines, traumatisées par leur séjour en Belgique, prétendent que, de tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves. La rumeur parviendra jusqu'à Abraracourcix, chef du village irréductible. Piqué dans son orgueil, il entreprendra un voyage jusqu'au plat pays afin de défier ses concurrents et prouver ainsi à César que les Gaulois restent les plus braves.

"Astérix chez les Belges" est le dernier album de la série publié chez Dargaud. Peu de temps avant sa mort, Goscinny avait décidé d'interrompre sa collaboration avec l'éditeur qui publiait aussi Lucky Luke et Iznogoud. Son objectif consistait à créer deux maisons d'éditions. La première, pour Uderzo, et la seconde pour Tabary avec Iznogoud. Le cas de Morris étant un peu différent.
Ce litige avait poussé Goscinny à demander à Uderzo de ne pas achever "Astérix chez les Belges". Ce dernier semblait d'accord. Hélas la mort joua un vilain tour au duo en emportant Goscinny le 5 novembre 1977... tandis qu'Uderzo mettait la dernière main à la planche 37.
Le dessinateur fidèle à sa parole, voulu tenir bon et respecter sa promesse, mais Dargaud fit valoir ses droits et le menaça d'énormes représailles juridiques et financières si l'album n'était pas achevé à temps. Uderzo plia et fut contraint de réaliser les sept dernières planches dans de bien curieuses conditions. Chaque planche livrée était tamponnée par un huissier qui en garantissait la ponctualité.
Visuellement, l'atmosphère du "plat pays" est fort bien retranscrie. Les plaines sont vastes et les ciels chargés. En signe d'adieu, Uderzo dessina un petit lapin qui pleure à la dernière planche. Il s'agissait d'un clin d'oeil envers celui que sa femme appelait "mon lapin".

Une fois l'affaire réglée, Uderzo, fidèle à l'ambition de son ami, quitta Dargaud et entreprit de créer sa propre maison: Les Editions Albert René. "Le Grand Fossé" (voir), paru en 1980 fut le premier album publié sous cette nouvelle ère.

Astérix chez les Belges - Uderzo/Goscinny - Dargaud 1979

1951 - Droopy double trouble


Réalisation: Tex Avery
Animation: Walter Lah, Walter Clinton, Grant Simmons
Sujet: Rich Hogan
Production: Fred Quimby

dimanche 18 décembre 2011

1977 - Spirou et Fantasio - L'Ankou

 

En rejoignant Ororéa en Bretagne à l'occasion d'un reportage, Spirou et Fantasio croisent l'Ankou. Terrifié par la concurrence déloyale, le Spectre de la Mort s'insurge contre la présence d'une centrale nucléaire dans la région. Nos héros font ensuite la connaissance d'un groupe de magicien préparant un numéro de lévitation et de télékinésie. Quelques temps après, des bandits enlèvent Fantasio. Protégés par l'Ankou, ces derniers réclament en échange de sa libération, que les magiciens les aident à s'emparer d'un produit révolutionnaire développé à la Centrale.

"L'Ankou" est le septième album de Spirou dessiné par Jean Claude Fournier. Sans doute serons nous tenté de considérer qu'il s'agit de l'album le plus personnel d'un auteur féru de culture bretonne.

La légende de l'Ankou prend racine dans le folklore breton. Ce spectre de la mort, rodant sur les routes à la nuit tombée, emporte avec lui ceux qui ont le malheur de croiser sa route.
En mettant en scène l'Ankou, Fournier offre pour la première fois à Spirou une dimension fantastique pure. 
A ce stade, l'élève Fournier s'était affranchi de l'héritage de Franquin. Cet album enfonce le clou. Les personnages et le nouvel univers qu'il a crée autour d'eux portent désormais sa marque. Spirou, légèrement relooké est bien ancré dans le style des années 70. L'atmosphère bretonne est restituée avec passion. Les ciels et les couleurs sont prodigieux de simplicité et d'efficacité.
Au même titre que les autres histoires de Fournier, celle ci prend racine dans une actualité ou la prolifération nucléaire commençait à inquiéter. Le parti pris est résolument écologiste. La description des lieux ou se déroule l'action recèle de nombreux indices existants. Entre autres, la centrale de l'histoire est inspirée de celle de Brennilis dans le Finistère. Celle ci aura connu un double attentat en 1975, deux ans avant la sortie du livre. En 1979, à l'instar des méchants de l'album, le FLB (Front de Libération de la Bretagne) fera sauter deux pilonnes électriques.
Cet album de Spirou aura d'ailleurs été le seul à avoir été traduit en breton.

L'Ankou - Jean Claude Fournier - Editions Dupuis 1977

samedi 17 décembre 2011

1983 - Lucky Luke - Fingers

Fingers, illusioniste de génie, parvient de son propre chef à se faire enfermer au pénitencier. Il sera logé dans la cellule des Daltons auxquels il permettra de s'évader après avoir subtilisé les clés du gardien. Le quatres bandits l'obligeront à les accompagner dans leur fuite.
Une fois rattrapé par Lucky Luke, celui ci parviendra à négocier sa grâce auprès du gouverneur. Hélas, Fingers aura entre temps séduit et volé le médaillon sa femme, ce qui provoquera le courroux de ce dernier. Furieux, il exigera que Lucky Luke le chaperonne durant quelques temps au cours duquel notre héros sera rendu responsable de ses actes. Malgré une apparente bonne volonté, Fingers a bien du mal à "surveiller ses doigts".

Sorti en septembre 1983, Fingers marque un tournant dans l'histoire de Lucky Luke.
Le célèbre cowboy y abandonne son éternelle cigarette remplacée par un brin de paille. Morris sera recompensé pour ce geste par une belle médaille de la part de l'OMS.
De son propre aveu, ce changement l'embarrassa un peu, mais qu'importe, le mégot serait désormais abandonné. Les habitudes ayant la peau dure, l'auteur gardera parfois ses anciens réflexes "cigarette" en dessinant son cowboy, si bien que 15 ans après il lui arrivait encore de son tromper.

Le scénario est signé Lo Hartog Van Banda (1916 - 2006), scénariste Hollandais plutôt orienté science fiction. Celui ci signera par la suite les albums Nitroglycérine (1987) et Chasse aux Fantomes (1992).
Fingers est un excellent album. La mécanique du script est impeccable. Van Banda se pose ici comme digne successeur de Goscinny. Après vingt ans de collaboration, on connaissait le souhait de Morris de ne plus s'attacher de scénariste unique depuis le décès de ce dernier en 1977. Pour le coup, la question méritait d'être posée. Les personnages ont du corps. Toute la force de Fingers, consiste à cultiver cette mystérieuse ambiguité au fil des pages qui ne font que renforcer son charme. Son attitude correspond en tout point à ces caricatures d'artistes français exportant leur galanterie au coeur de l'Amérique profonde. Les hommes détestent, les femmes peu habituées à tant de raffinement adorent !
Quant aux Daltons, présents au début de l'album ils ne seront pas les derniers à se faire manipuler par le mystérieux illusionniste.

Fingers - Morris/ Lo Hartog Van Banda - Lucky Comics 1983

1947 - Tom et Jerry - Invisible Mouse



Réalisé par: Bill Hannah, Jo Barbera
Production: Fred Quimby
Animation: Ed Barge, Richard Bickenbach, Don Patterson, Irven Spence
Musique: Scott Bradley

jeudi 15 décembre 2011

1955 - Spirou et Fantasio - Les Pirates du Silence


Invités a "Incognito City", la cité des milliardaires, Spirou et Fantasio mettront à jour un complot destiné a piller l'ensemble des richesses de la ville, après avoir volé à Champignac la formule d'un gaz soporifique.

Le scénario est signé Rosy auquel nous devons déjà les premiers Tif et Tondu dessinés par Will. Ce dernier signera ici une bonne partie des décors de l'album, et en particulier l'atmosphère futuriste d'Incognito City. Cette collaboration imposa aux planches un certain nombre de va et vient entre Franquin et son camarade. 

"Les Pirates du Silence" est un épisode que Franquin n'aimait pas trop. L'auteur nous avait habitué à un degré d'autocritique et d'exigence rare, mais ses confessions à Numa Sadoul vis à vis de cet album sont assez intéressantes. 
N'aimant pas l'histoire qu'on lui proposait, il effectua une sorte de résistance passive. De son propre aveu, il confessa avoir dessiné cet album "mesquinement" sans y mettre le moindre coeur.
Toujours selon lui, il trouvait entre autres que l'ensemble (et en particulier la scène de fin) manquait de corps, de générosité. Il considérait avec humour, "Les Pirates du Silence" comme le parfait exemple de ce qu'il ne fallait pas faire en BD. 
Bien évidement, ces propos n'engagent que leur auteur, mais il est intéressant de les retranscrire pour comprendre les ressorts intimes de la création.
Au delà de cet album que le public jugera largement à la hauteur des autres, cette attitude si sévère envers son propre travail, illustre combien la série Spirou et Fantasio semblait peser à Franquin.(voir "QRN sur Bretelburg")
Le phénomène de reprise est une chose souvent compliquée pour un auteur, soucieux de respecter le personnage sans y perdre son âme. Son camarade Will rencontrera parfois les même dilemme à une moindre échelle sur Tif et Tondu (crées par Fernand Dineur).
Ce qui frappe le plus sur "Les Pirates..." reste le dépouillement des décors et en particulier, ceux d'Incognito City. Les personnages semblent évoluer dans un monde parallèle. Qu'il s'agisse d'une intention voulue ou pas, ce sentiment de vide illustre bien l'image déshumanisée que l'on se pouvait se faire d'une ville futuriste dans les années 50.

Enfin, "Les Pirates..." permettent aussi de découvrir que le Marsupilami serait capable de reproduire des sons humains à la façon d'un perroquet. Fort soucieux à l'époque de pousser chaque fois plus loin les talents du petit animal, Franquin dira plus tard qu'il regrettait cette idée. Ce sera donc la seule et unique fois que le Marsupilami pourra s'exprimer de cette façon.

mercredi 14 décembre 2011

1966 - Spirou et Fantasio - QRN sur Bretzelburg

L'histoire fut publié dans le journal de Spirou entre 1961 et 1963 sous le titre "QRM sur Bretzelburg", puis en album sous son titre final en 1966.

Le Marsupilami avale par erreur un petit transistor radio appartenant à Fantasio. Ce dernier atterrit dans son nez sans pouvoir s'éteindre. Après s'être assommé lui même pour casser l'appareil, celui ci se met à émettre des parasites qui attirent Marcellin Switch, un radio amateur voisin. Ce dernier est en rapport permanent avec le Roi du Bretzelburg, prisonnier par ses généraux en son propre Palais qui ne parvient à communiquer que via la voie des ondes.
Après l'enlèvement par erreur de Fantasio par des ennemis du régime, Spirou et Switch partiront à sa rescousse.

"QRN aie aie aie...." C'est par ces quelques mots que Franquin entama le sujet au cours de ses entretiens avec Numa Sadoul en 1985Cet album, au demeurant fort sympathique, fut accouché dans la douleur. 
En premier lieu, le scénario ne l'inspirait guère. Premier blocage après l'instant ou le Marsupilami se retrouve un transistor coincé dans le nez. Franquin avait prévu de faire intervenir Zorglub, mais Dupuis, mécontent des deux albums précédents n'en voulut pas. 
L'auteur dut donc changer son fusil d'épaule. Le prolifique Greg fut appelé à la rescousse. Ce dernier avait déjà contribué aux deux "Zorglub", ainsi qu'au "Prisonnier du Bouddah"
Ce fut lui qui imagina l'histoire de ce petit roi prisonnier en son Palais et ne pouvant communiquer que par radio.
Malgré le renfort, les ennuis ne s'arrêtent pas là. Franquin, lassé par le personnage de Spirou fut, de son propre aveu, confronté à de nombreux problèmes de dessin. L'intérieur du Palais semblait, entre autres, lui poser d'incommensurables problèmes. Le dessin nerveux des vingts premières planches trahit son degré d'épuisement.
Pour parachever l'ensemble, cette suite de blocages entrainèrent une déprime par dessus laquelle se greffa une hépatite virale qui le cloua au lit de nombreux mois.
Résultat, Franquin, fut contraint d'interrompre la publication de QRN à la Page 27 durant plus d'un an. Pendant ce temps, il continua néanmoins de faire du Gaston, son bébé à lui.

Une fois l'orage passé, Franquin reprit "QRN" sur un mode plus léger. Il acheva l'histoire on sans un certain plaisir. Visuellement, on constatera que l'intérieur du Palais s'en ressent.
A la parution de l'album, un certain nombre de personnes évoquèrent un parallèle entre les tortures crispantes du professeur Kilikil et l'agacement de l'auteur vis à vis de Spirou.
Franquin jura pourtant qu'il n'en était rien.

Enfin, la version publiée dans Spirou fut nettement plus longue que celle de l'album, ramené à 62 pages par les impératifs de la publication. Cette refonte ne fut pas sans conséquence. La suppression d'une scène de torture sur Fantasio, entraîna la suppression d'une bande de case qui décala l'ensemble de la mise en page. Le suspens de fin de page se retrouva donc au milieu sur les 32 planches suivantes.

QRN sera l'avant dernier album de Franquin sur Spirou. Le suivant "Panade à Champignac", signera la fin du Spirou de Franquin.

dimanche 11 décembre 2011

1952 - Tex Avery - Magical Maestro


Réalisation: Tex Avery
Animation: Grant Simmons, Michael Lah, Walter Clinton
Sujet: Rich Hogan
Production: Fred Quimby

1960 - Lucky Luke - L'Evasion des Daltons


Après les "Cousins Daltons", "L'Evasion des Daltons" est la seconde histoire de Morris et Goscinny mettant en scène le célèbre quatuor de bandits. 
Les caractères s'affirment au fil de cet album de transition. La méchanceté des premières pages laisse progressivement la place à la bêtise légendaire de nos amis. A ce stade de leur carrière, on notera que la motivation principale des Daltons reste le règne la terreur autour de leur noms.
Joe effectue ses premières crises d'hystérie, Jack et William restent encore relativement consistants, mais Averell n'est pas encore tout à fait affligé du degré de stupidité totale auquel le lecteur sera habitué. Ses premières pulsions de goinfrerie verront aussi le jour à cette occasion. 

Si Morris n'a pas encore atteint le sommet graphique de sa carrière, le dessin toujours efficace trahit une grande liberté de création de la part d'un homme capable de dessiner quasi directement à l'encre. Les codes du western sont toujours bien respectés, en particulier grâce à de nombreux clairs obscurs et ombres chinoises. On notera que le recours au aplats de couleurs qui marqueront la suite de la série, sont encore peu utilisées à cette période.

Enfin sous un pretexte de pur divertissement, "L'Evasion des Daltons", permet à Goscinny de dresser un portrait peu flatteur de la nature humaine à travers la peinture des habitants de Bashful City. Quand la revanche des lâchetés individuelles s'exprime à travers des mouvements de foule rageurs, le résultat est bien souvent pathétique.
Quelques détails ici et là appuient cette hypothèse, tel le nom de "Fort Coward" à la fin de l'album ou la pancarte à l'entrée de Bashful City (Timide Ville), ville des "Courageux Pionniers"



samedi 10 décembre 2011

1953 - Tex Avery - TV of Tomorrow



Réalisation: Tex Avery
Animation: Michael Lah, Ray Patterson, Robert Bentley, Walter Clinton, Grant Simmons
Sujet: Heck Allen
Musique: Scott Bradley

mardi 6 décembre 2011

1954 - Spirou et Fantasio - Le repaire de la Murène


A l'occasion d'un concours, Spirou propose à Champignac de mettre au point un scaphandre léger capable de descendre à plus de 200 mètres de fond. Tandis que leur construction avance, nos héros sont victimes d'une série de curieux attentats.

Paru dans le journal de Spirou en 1954, "Le Repaire de la Murène" marque un tournant dans la série.
La conception de cette histoire policière imposera à Franquin d'effectuer pour la première fois un travail préparatoire sous forme de notes préalables au récit. Si ses dessins faisaient toujours l'objet de centaines de brouillons, les scénarios des premiers Spirous laissaient souvent la part belle à l'improvisation.

A cette période, Franquin se passionne pour l'exploration sous marine, très en vogue depuis les premières expéditions Cousteau. L'auteur s'inspirera d'ailleurs du scaphandre Cousteau-Gagnan pour concevoir ceux de l'album. Loin de celui du professeur Tournesol, le sous marin individuel de Champignac aura été imaginé d'après ses lectures de l'époque.
Quant au bateau le "Discret" Franquin aura recours à une maquette achetée en bas de chez lui et qu'il garda des années durant.

Eternel insatisfait, Franquin était d'une exigence rare vis à vis de lui même. Bien souvent il avait confié combien il n'aimait pas ses premiers Spirous. De son propre aveu, la couverture de "La Murène" lui déplaisait moins que les précédentes. 
Graphiquement on retiendra aussi la belle retranscription des atmosphères anxiogène du vide des grands fonds 
L'album inaugure quelques nouveautés. La présentation et le titre de la série  sont standardisés et numérotés pour la première fois. L'appellation "en Cambrousse" est ajoutée au nom du village de "Champignac", afin de donner un côté campagne qui faciliterait l'identification des lecteurs Français au même titre que les Belges.
Enfin l'album nous permet aussi d'en savoir plus sur les qualités du Marsupilami que l'on découvre amphibie.

Quant à John Helena, le lecteur aura l'occasion de le retrouver dans Spirou et les Hommes Bulles, ainsi que dans Virus (voir), sous la plume de Tome et Janry.

dimanche 4 décembre 2011

1970 - Spirou et Fantasio - Le Faiseur d'Or


Spirou et Fantasio affrontent Zantafio qui a dérobé au Comte de Champignac un livre recelant le secret d'une machine capable de transformer le plomb en or.

1967. Après 24 ans de bons et loyaux services, Franquin prend la décision d'abandonner la série Spirou et Fantasio pour ne se consacrer qu'à Gaston. Il cédera ainsi les droits de l'univers qu'il a contribué à créer, à l'exception du Marsupilami.
Charles Dupuis se met alors en quête d'un repreneur. La chose n'est pas simple tant l'héritage de Franquin est lourd à porter. Son choix se portera sur Jean Claude Fournier, un jeune dessinateur Breton de 24 ans.
Celui ci anime déjà sa série "Bizu" au sein des pages du journal de Spirou, travail pour lequel il avait bénéficié des conseils de Franquin.
Fournier raconte que Franquin lui aurait déconseillé de reprendre le flambeau, tant lui même, en tant que jeune auteur s'était senti frustré d'animer un personnage qui n'était pas le sien. 

"Le faiseur d'Or" est sera donc le premier Spirou signé Fournier. L'album sera le premier d'une série de neuf, qui s'étaleront tout le long de la décennie 70.
Afin de faciliter la transition, Franquin ne sera jamais très loin du jeune homme auquel il continuera de prodiguer de précieux conseils. Une fois ses crayonnés finis, l'élève repasse 28 de ses planches au maître afin qu'il puisse y intégrer le Marsupilami de sa main.

Sur un plan graphique, Fournier est à la hauteur sans y perdre son âme. Si Spirou, Fantasio et Champignac sont superbes, on pourra trouver Zantafio un peu absent. Seuls quelques légers détails de mise en scène vers la fin de l'album pourraient trahir le manque d'expérience du Fournier de 1967. 
Le scénario est de bonne facture. On sera amusé par les cas de conscience de Spirou, qui, quand la situation l'exige, devra transgresser certaines règles (écouter aux portes ou voler une moto). 

Le discours et le comportement des personnages les emmènent sur le chemin d'une liberté nouvelle.
Spirou à toujours été ancré dans son époque. Fournier lui permettra de traverser la modernité des années 70, en explorant parfois des terrains plus fantastiques.(voir L'Ankou)
Jean Claude Fournier est un auteur passionnant. Cette première histoire constitue une transition douce d'un univers à l'autre. Fournier imposera sa patte par la suite en enrichissant l'univers de ces propres créations.
Son oeuvre personnelle, très impregnée de culture bretonne est teinté du charme et du mystères des légendes ancestrales. L'univers de Bizu, qu'il dû hélas, mettre de côté, est un parfait exemple de ce que peut produire un Fournier en liberté.

samedi 3 décembre 2011

1972 - Tac au Tac: Cadavres exquis entre génies

"De la fin des années 60 au milieu des années 70, Jean Frappat présentait une émission qui faisait la joie de tous les bédéphiles, petits et grands : Tac au Tac. Basée sur le concept des cadavres exquis dessinés cher aux surréalistes, l’émission proposait généralement à deux, trois ou quatre auteurs de bandes dessinée ou dessinateurs de presse de s’affronter dans une joute amicale." (source bdgest)

Ce document rarissime de 1972, nous présente Brétécher, Franquin, Uderzo et Fournier se livrer à une joute artistique jubilatoire. A découvrir !



Une seconde émission en 1971 avec cette fois, Franquin, Morris, Peyo et Roba




jeudi 1 décembre 2011

1943 - Le Trésor de Rackham le Rouge

Après avoir rassemblé les 3 parchemins du Chevalier François de Haddock, Tintin et le Capitaine montent une expédition pour retrouver le Trésor légendaire du pirate Rackham le Rouge

Suite directe du "Secret de la Licorne", "Le Trésor de Rackham le Rouge" fut d'abord publié sous forme de strips noir et blanc dans "Le Soir" du 19 février au 2 septembre 1943.
La collaboration d'Hergé à ce journal "volé" par l'occupant allemand, lui vaudra quelques soucis à la libération.
A cette période, l'auteur, au fait de son succès, était très accaparé par différents projets. La parution en couleur de l'Etoile Mystérieuse l'année précédente exigeait la refonte de ses huits premiers albums. Le format original de 128 pages devait être réduit à 62, avant d'être colorisé.
Ce travail sera réalisé entre 1943 et 1946. Seuls les Cigares du Pharaon attendront 1955 pour être redessiné.
Hergé engagera EP Jacobs pour ce travail. Celui ci lui donnera par la suite un sérieux coup de main sur les decors des 7 boules et du Temple du Soleil, avant de le quitter en 1946 pour lancer sa propre série (Blake et Mortimer).

Le Trésor, c'est aussi la première apparition du Professeur Tournesol et de son sous marin. Ce personnage de scientifique lunaire fut inspiré à Hergé par le professeur Auguste Picard, explorateur de la haute atmosphère et des grandes profondeurs.
Quant au sous marin de poche, il rappelle celui que l'ingénieur Holland (1841 -1914) mis au point et vendit à l'US navy vers 1900.

L'album nous rappelle aussi que c'est Tournesol qui, grâce à la vente de son sous marin, permet à Haddock de s'offrir le Château de Moulinsart, offert par Louis XIV à son ancêtre.

"Le Secret de la Licorne" et "Le Trésor de Rackham le Rouge" furent les deux albums de Tintin les plus vendus. Hergé considère la première case de la page 25 comme l'un de ses deux dessins les plus réussis. Le Capitaine Haddock débarque sur la plage tandis que ses compagnons poussent la barque sur le rivage. En découpant les trois temps d'une action condensée en un seul dessin, Hergé réussit un modèle de raccourci et d'efficacité. Le second exemple de ce type se trouve en haut de la page 38 du Crabe aux pinces d'or.


En détaillant cette case on remarquera:
Le passé, avec le Sirius en arrière plan,
Le présent avec Tintin et les Dupondt qui hissent la barque vers le rivage
Le futur avec le Capitaine Haddock débarqué sur une île mystérieuse