dimanche 11 décembre 2011

1960 - Lucky Luke - L'Evasion des Daltons


Après les "Cousins Daltons", "L'Evasion des Daltons" est la seconde histoire de Morris et Goscinny mettant en scène le célèbre quatuor de bandits. 
Les caractères s'affirment au fil de cet album de transition. La méchanceté des premières pages laisse progressivement la place à la bêtise légendaire de nos amis. A ce stade de leur carrière, on notera que la motivation principale des Daltons reste le règne la terreur autour de leur noms.
Joe effectue ses premières crises d'hystérie, Jack et William restent encore relativement consistants, mais Averell n'est pas encore tout à fait affligé du degré de stupidité totale auquel le lecteur sera habitué. Ses premières pulsions de goinfrerie verront aussi le jour à cette occasion. 

Si Morris n'a pas encore atteint le sommet graphique de sa carrière, le dessin toujours efficace trahit une grande liberté de création de la part d'un homme capable de dessiner quasi directement à l'encre. Les codes du western sont toujours bien respectés, en particulier grâce à de nombreux clairs obscurs et ombres chinoises. On notera que le recours au aplats de couleurs qui marqueront la suite de la série, sont encore peu utilisées à cette période.

Enfin sous un pretexte de pur divertissement, "L'Evasion des Daltons", permet à Goscinny de dresser un portrait peu flatteur de la nature humaine à travers la peinture des habitants de Bashful City. Quand la revanche des lâchetés individuelles s'exprime à travers des mouvements de foule rageurs, le résultat est bien souvent pathétique.
Quelques détails ici et là appuient cette hypothèse, tel le nom de "Fort Coward" à la fin de l'album ou la pancarte à l'entrée de Bashful City (Timide Ville), ville des "Courageux Pionniers"



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